Carte de vœux Lalleu 2024
Suite aux attentats de Charlie Hebdo, j'ai voulu illustrer l'absurdité de la situation par une illustration.
En effet, l'une des motivation des extrémistes étaient la colère de voir le prophète Mahomet représenté figurativement.
J'ai cherché comment l'on écrivait le mot "Mahomet" en arabe car le nommer nous oblige à écrire son nom.
Ecrire consiste à tracer sur le papier des lignes et est, de fait, une représentation visuelle donc un dessin.

Il m'a suffit d'y tracer une ligne ou deux autour pour figurer un visage. 
Puis j'y ai ajouté un texte à double sens :
"C'est dur d'être mal représenté" faisant référence au dessin de Cabu en couverture du Charlie Hebdo du 08/02/2006 : "C'est dur d'être aimé par des cons".

En outre, on peut effacer les lignes autour du signe "Mahomet" et l'on continue d'interpréter le signe comme un cadrage du visage...

Quelle est la limite entre l'écriture et le dessin ?
Quelle est la limite entre l'interdiction de la représentation figurée et l'autorisation de tracer des signes ?
Quelle est la limite entre imagination, mémoire et hors champs ?
Avec cette illustration j'ai participé au livre :
" 1000 crayons pour la liberté d’expression " 
Suite à l’attentat survenu à Paris dans les locaux de Charlie Hebdo le 7 janvier 2015, la Friche la Belle de Mai (Marseille) a pris l’initiative de s’associer à la Fête du graphisme (Paris), à la section française de l’Alliance graphique internationale et à l’Alliance française des designers.
Ensemble, via leurs sites internet et les réseaux sociaux, ils ont convié graphistes et dessinateurs du monde entier à concevoir une image pour la liberté d’expression. En 10 jours, près de 1000 personnes issues de 43 pays ont répondu à l’appel.
Ce livre, mis en page par l’affichiste Michel Bouvet, qui rassemble la plupart des créations réalisées alors, témoigne de l’immense émotion suscitée par cet événement et de la volonté farouche des auteurs de préserver le droit à l’impertinence et à l’humour. Il est aussi un exemple de la formidable mobilisation que peuvent générer, en temps réel, les nouveaux modes de communication.
Le sociologue Dominique Cardon accompagne cette somme d’images d’un texte qui analyse la diffusion du hashtag #JesuisCharlie et le phénomène récent de déplacement de l’acte militant de terrain vers un activisme numérique, renouvelant les modalités de l’engagement citoyen.
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